Don Juan

Durée : 5 min 42 / 4 min 35 / 4 min 35
Année : 2012/2013

Commanditaire : SQLI
Réalisation et montage : Anne Maregiano
Image : Julien DonadaAnne Maregiano
Diffusion : Site Internet de la Compagnie RL

Don Juan

SYNOPSIS

A-t-on remarqué que Dom Juan commence par une profession de foi (ironique certes, mais néanmoins), celle de Sganarelle pour qui l’usage du tabac est la valeur fondamentale de toute existence : « … qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu et l’on apprend avec lui à devenir honnête homme ». Profession de foi immédiatement suivie d’une autre à l’ironie tout aussi provocatrice, celle de Dom Juan qui nous explique que sa vie est fondée sur une inextinguible soif de plaisir charnel : « Il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de mes désirs : je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eût d’autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses ». Et ainsi de suite : chacun – noble, valet, paysan, mendiant, marchand – est convoqué pour dire la singularité de son rapport au monde ; la convention de la comédie devient prétexte à passer en revue, sur un mode dévastateur, nos éventuelles raisons de vivre et nos croyances, les sérieuses et les moins sérieuses : l’amour, le mariage, la famille, l’honneur, le devoir de charité, la fidélité à un idéal, la médecine, le Moine bourru …

Ce faisant, c’est à un surprenant déglingage de ce qui constitue à son époque l’armature de l’ordre social et moral que se livre Molière. La pièce entière, tout au long de la déambulation erratique du maître et du valet, l’étrange cheminement onirique du bord de la mer à la forêt profonde, nous apparaît alors comme la recherche inquiète d’un sens qui ne cesse de se dérober, celui de nos fins dernières, de notre liberté d’être et d’agir, du mystère de toute existence humaine.

 

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